• Débuter en MAO ( Musique assistée par ordinateur)

    Vous avez un ordinateur ou vous comptez en acheter un. Vous êtes musicien(ne) et vous aimeriez bien en profiter pour enregistrer vos compos. Oui, mais vous n'y connaissez absolument rien. Voici quelques pistes qui devraient vous aider à monter votre propre home-studio.

    Avertissement : Dans un but de simplification, des raccourcis ont été pris qui peuvent sembler à certains des inexactitudes (Par exemple " Les micros statiques nécessitent la fameuse alimentation fantôme 48V"). Rappelons qu'il s'agit d'un document destiné aux débutants en MAO est qu'il nous a semblé inutile d'évoquer, par exemple, les micros statiques dotés de leur propre alimentation.


    Chaîne audio : principe, équipement.

    Le but du studio, c'est d'enregistrer et de pouvoir mixer ce qu'on a enregistré. Pour cela, il faut une chaîne audio complète. Qu'il y manque un élément et vous ne pourrez (presque) rien faire.

    L'exemple ci dessous part du principe que vous allez enregistrer des sons émis dans l'air. Si vous ne travaillez qu'avec des synthés, succeptibles d'être enregistrés via des câbles, vous pourrez vous affranchir de la partie prise de son (micro & préamp).

    Voyons un peu le trajet de vos sons :


    Enregistrement

    Micro   (Préampli ou console)   Carte son   Ordinateur
    micro flecherouge.jpg Préampli ou console flecherouge.jpg Cartes son flecherouge.jpg Ordinateur


    Lecture

    Ordinateur + logiciels   Carte son   (Console)   Ecoutes
    Ordinateur flecheverte.jpg Cartes son flecheverte.jpg Préampli ou console flecheverte.jpg Moniteurs de Studio
    CAsque Audio


    Vous remarquerez que la console est entre parenthèses car il n'est pas obligatoire de passer pas une console pour l'écoute, les enceintes pouvant être généralement branchées directement sur la carte son. Cependant, nous verrons plus tard qu'intégrer une console dans le trajet de sortie du son présente des avantages.

     

     

    Le(s) micro(s)

    Pour commencer, il faut un ou des micros. Nous n'entrerons pas ici dans le détail. Voyez les dossiers sur les microphones dans la rubrique "Studio & Home-studio" pour en savoir plus sur ce sujet.

    Pour faire simple, on va distinguer deux types de micros :

    Les microphones dynamiques :

    Solides, relativement peu coûteux à fabriquer et capable d'encaisser de gros niveaux sonores, ils représentent l'équipement de base.

    C'est généralement ce type de micros que l'on utilise pour la scène car ils sont à la fois moins fragiles et moins sensibles que les micros statiques, ce qui se révèle idéal pour éviter de sonoriser des bruits indésirables (bruits de manipulation) et minimiser les problèmes de larsen.

    Micro Dynamique Shure SM57

    Parmi les exemples les plus connus, on citera le Shure SM58 qui se destine essentiellement au chant et qui reste, près de 40 ans après son lancement, l'un des micros les plus utilisés par les chanteurs en Live.

    Attention ! Rien n'interdit toutefois d'utiliser les dynamiques en studio, notamment pour des prises d'instruments générant une forte pression acoustique ou pour certaines voix bien 'pêchues' (Hip Hop, Roc, Metal).

    Le SM57 (le frangin du SM58, lui aussi dynamique mais plus généraliste) est même présent dans quasiment tous les studios du monde, car il est considéré comme l'une des références pour enregistrer des cuivres, la caisse claire d'une batterie ou un ampli guitare.

     

    Micro Statique Neumann TLM127

    Les microphones statiques :

    Plus coûteux à fabriquer que les micros dynamiques, ils sont plus fragiles. Mais ils sont aussi généralement (beaucoup) plus précis et ont une très grande sensibilité au son.

    Les micros statiques nécessitent pour fonctionner la fameuse alimentation fantôme 48V (disponible sur tous les préamplis externes et sur presque toutes les consoles de mixage).Cette alimentation est transmise au micro via le câble au format XLR qui le relie à la console ou au préampli.

    Les micros statiques sont la plupart du temps largement préférables pour enregistrer les voix, les instruments à cordes, les vents et un certain nombre de percus. On les utilise aussi beaucoup comme micros d'ambiance.

     

    Le préampli

    Le préampli micro selon Mindprint

    Un microphone, qu'il soit statique ou dynamique, n'a qu'un très faible niveau de sortie (ou un faible "volume" même si le terme est impropre). Afin de pouvoir remonter ce niveau (dit niveau "microphone") à un niveau utilisable en enregistrement (dit niveau "ligne"), il faut brancher le microphone dans un préampli. Le choix du préampli n'est pas anodin puisqu'il va avoir une grande influence sur le son enregistré (bonne ou mauvaise selon le préampli).

    Les consoles de mixage comportent des préamplis sur les tranches micro (généralement, celles pourvues d'une prise XLR et d'une alimentation 48V pour microphone statique). Selon la qualité du son que vous souhaitez, la qualité de fabrication et les fonctions de votre console, vous pourrez utiliser cette dernière comme préampli ou prendre un préampli dédié spécifique. Nous aurons l'occasion de revenir en détail là-dessus.

     

     

    La carte son

    Cartes son et latence

    Quelle importance direz vous ? Et bien imaginez ceci : Vous voulez enregistrer une magnifique partie de voix pour votre futur tube intemporel. Dans la configuration habituelle d'un MAOiste, le son sort de votre bouche, rentre dans le micro, le préampli, est converti en données numériques, puis est enregistré par votre logiciel de MAO pour ressortir dans le casque qui est sur vos oreilles (en même temps que la musique de votre morceau). Maintenant imaginez que lorsque vous chantez, vous entendez votre propre voix dans le casque avec, on va dire 1 bonne seconde de décalage.. Effet garanti !

    Ce problème se retrouve sur toutes les cartes sons dites " multimédia " qui ne sont pas adaptées à l'enregistrement en temps réel. C'est essentiellement un problème de drivers. Une carte son dédiée MAO doit avoir des drivers reposant sur les standards professionnels. ASIO ou WDM sur PC, AudioUnit sur Mac, qui permettent de descendre à des latences jusqu'à 1,5 ms, sachant que l'oreille humaine ne décèle pas la latence sous 10 ms (millisecondes)

    Attention toutefois, plus la latence demandée est faible, plus le processeur de la machine est mis à contribution, donc une machine puissante est un plus appréciable.

    Il faut noter aussi que certaines cartes gèrent le " monitoring direct ", un système qui permet de monitorer le flux audio enregistré avant que celui-ci ne rentre dans la machine. Avantage : une latence imperceptible. Désavantage, si on souhaite mettre un effet " temps réel " depuis le logiciel de MAO sur le flux audio qu'on enregistre, celui-ci ne passera pas dans le monitoring, puisque le flux audio ne passe plus par le logiciel.

    La carte son est le périphérique en charge du son de votre informatique, comme le scanner et l'imprimante sont les périphériques image. La comparaison est d'autant plus pertinente que son rôle est de "scanner" le son qui arrive pour le traduire en langage compréhensible par l'ordinateur.

    De même, elle "traduit" ce que dit l'ordinateur en signaux compatibles avec l'audio. Toutefois, à la différence du scanner et de l'imprimante, la carte son prend en charge l'entrée comme la sortie du signal. Elle opère en effet une conversion Analogique > Numérique (AN) en entrée et de conversion Numérique > Analogique (NA) en sortie.

    Si la qualité des convertisseurs, aussi bien AN que NA, est un élément important lors du choix d'une carte son, il n'est pas le seul.

    La carte son est le système central de traitement du son de votre PC, le point d'entrée et de sortie des flux audio. Afin de traiter ces flux audio de manière efficace, une bonne carte son pour musicien doit être à même d'endiguer ce fléau que connaît tout MAOiste : la latence. La latence est le temps de traitement d'un flux audio entre le moment ou il rentre dans la carte son et le moment où il ressort sur vos enceintes.

    Pour plus d'informations, voir le guide sur les cartes son dans la rubrique Informatique Musicale.

    Notez aussi que votre carte son peut ou non faire office d'interface MIDI. C'est à dire qu'elle permet à l'ordinateur de dialoguer avec les instruments et appareils MIDI (Voir les dossiers sur le MIDI dans la rubrique Informatique Musicale).

    Le MIDI est quelque chose de relativement simple et léger à traiter par rapport au son analogique. La plupart des cartes sons gérant le MIDI remplissent donc tout à fait correctement leur fonction dans ce domaine.

    Un élément qui peut jouer est le nombre de connexions. Sachez que le fait que votre carte ne comporte qu'une seule prise IN et une seule OUT ne signifie pas qu'un seul instrument MIDI pourra être branché dessus, les instruments MIDI pouvant généralement (et dans une certaine limite de nombre) être branchés en chaîne.

    Exemple de carte son avec rack de connexion

     

    L'ordinateur

    C'est le cœur de votre système. Le son numérique, comme l'image, sont des gros consommateurs de ressources. Il faut donc que l'ordinateur soit le plus puissant possible, doté d'un maximum de mémoire vive et de disques durs conséquents.

    Attention cependant : avec la chute constante des prix de l'informatique, l'ordinateur est probablement la chose que vous remplacerez le plus facilement dans votre studio. Il n'est donc pas forcément nécessaire de "mettre le paquet" sur celui-ci. Nous y reviendrons plus tard.

    Par contre, il y a des choses auxquelles il faut faire attention. Ne vous laissez pas bercer, par exemple, par le chant des sirènes qui laissent à penser qu'à la faveur du "plug and play", il suffit de brancher pour que tout fonctionne. Si vous entrez dans l'informatique musicale, soyez en effet conscient qu'il faudra tâter de l'informatique. A moins que vous n'ayez les moyens de vous payer les services d'une société de service compétente qui vous installera et paramètrera tout. Ce qui veut dire une boîte spécialisée dans l'audionumérique car le revendeur du coin sera souvent largué face aux spécificités de ce domaine.

    Sérieusement, pour s'attaquer à la MAO, mieux vaut avoir quelques solides notions d'informatique. Au moins savoir comment marche un ordinateur, ses différents organes, son système, ce qu'est un driver, etc. Sachez aussi que tous les ordinateurs ne sont pas adaptés à la MAO.

    Ici, des chipsets de carte mère (des composants en quelque sorte) qui font même très mauvais ménage avec une grande partie des cartes sons et des logiciels d'audio. Là, des logiciels ou des cartes son ne fonctionnent qu'avec tel ou tel système d'exploitation. Renseignez-vous donc bien avant de craquer sur un ordinateur ou une carte son. Vérifiez la cohérence et la compatibilité de votre configuration. Généralement les fabricants de cartes son donnent des listes (non exhaustives) de compatibilité.

     

    Les logiciels

    Les logiciels ne sont surtout pas un point à négliger dans votre configuration. C'est en fonction du choix de ceux-ci que vous allez pouvoir faire telle ou telle chose, plus ou moins rapidement, plus ou moins agréablement, avec un résultat plus ou moins bon.
    On va ici distinguer cinq grandes familles de logiciels :

    Exemple de Direct-to-Disk : Samplitude

    1. Les direct-to-disk :

    Comme leur nom l'indique, ils servent à enregistrer le son sur votre disque dur. Ils sont essentiellement dédiés à l'audio et beaucoup ne gèrent pas ou mal le MIDI.

    De fait, ils sont les plus proches des concepts de studios analogiques, basés sur des magnétophones multipistes.

    Quelques Direct-to-Disk : Samplitude, ProTools.

     

    Exemple d'éditeur audio : SoundForge

    2. Les éditeurs audio :

    Ce sont des logiciels dédiés quasi exclusivement au travail de précision sur les fichiers : découpage, montage, nettoyage, ajout d'effets, etc.

    Si, pour la plupart, ne conviennent pas à la création ou à l'enregistrement d'un morceau complet, on les utilisera dans diverses occasions : restauration audio de vieux disques ou de vieilles cassettes, finalisation d'un titre (Mastering) ou encore création de samples.

    Quelques éditeurs audio : Wave Lab, Cool Edit, SoundForge.

    Exemple de séquenceur : Cubase SX

    3. Les séquenceurs :

    A la base, ce sont des logiciels dédiés à la création, à la gestion et à l'enregistrement de séquences MIDI. Or, tout comme les Direct-to-Disk se mettent au MIDI, la quasi-totalité des séquenceurs gèrent aujourd'hui de l'Audio.

    Quelques séquenceurs phares du marché :Steinberg Cubase SX, Emagic Logic Audio, Sonar,Digital Performer pour les plus connus et les plus onéreux.
    Quelques séquenceurs bon marché ou gratuits : Magix Music Studio, Cubase SE/SL, Raw Material Takction, Quartz Audio Free, etc.

    Notez que les familles des DtD et des séquenceurs ont tendance de plus en plus à se recouper. On a vu que les séquenceurs gèrent pour la plupart l'audio comme les direct to disk. Les direct to disk intègrent de plus en plus la gestion du MIDI.Tous deux ont des fonctions d'édition audio. Quant aux éditeurs audio, s'il n'intègrent généralement pas le MIDI, certains permettent le mixage d'un certain nombre de pistes.

     

    4. Les plug-ins :

    Stand alone?

    En quelque sorte, l'inverse de plug-in est stand-alone ou standalone qui signifie littéralement "qui fonctionne seul". Ainsi, un certain nombre d'instruments virtuels existent en deux version : plug-in pour être utilisée directement à l'intérieur d'un séquenceur ou standalone permettant une utilisation hors de tout autre logiciel.
    Si le standalone est peu utile pour le travail de studio, il devient beaucoup plus intéressant si vous voulez utiliser votre ordinateur pour du jeu live.
    Ce phénomène de l'ordinateur en live s'étendant, il existe de plus en plus de logiciels "hôtes" dont la spécialité est d'offrir un environnement permettant de faire tourner les plug-in (non stand alone, donc) pour du jeu live sans nécessiter la présence de son séquenceur.
    Ces hôtes apportent aussi souvent des fonctions supplémentaires, permettant d'aller parfois jusqu'à la création de véritables studios virtuels.

    Le terme "plug in" signifie littéralement "qui se branche sur". Les plug-ins sont donc de petites applications qui se greffent sur de plus gros logiciels (qu'on appelle dans ce cas des logiciels 'hôtes' pour ainsi parler de "séquenceurs hôtes") pour leur apporter des fonctions supplémentaires.

    On trouve deux grandes familles : les effets et les instruments virtuels.

    • Les effets : Les plug-in d'effet ne sont ni plus ni moins que les équivalents virtuels des effets de studio : reverb, delay, compresseurs…

    Plug-ins d'effets

     

    • Les instruments virtuels : Comme leur nom l'indique, ce sont des instruments de musique sous forme logicielle. Il peuvent soit reproduire (plus ou moins bien) des instruments existants (beaucoup d'instruments de légende sont ainsi reproduits, notamment des synthétiseurs) soit proposer des concepts complètement nouveaux.
      Il permettent ainsi de transformer votre ordinateur en synthétiseur, sampleur, boîte à rythme, etc.

     

    Les instruments virtuels se déclinent essentiellement sous forme de plug-ins.

     

    Le moniteur de studio Event 20/20

     

    Les écoutes

    Tout cela est bien joli mais encore faut-il entendre ce que l'on fait. Pour cela, deux choses bien connues : les enceintes et les casques audio.

    Les deux sont des éléments nécessaires du studio. Lors d'une prise de son avec un micro, vous aurez besoin du casque qui vous permettra d'avoir un retour son sans "polluer" l'enregistrement (Alors qu'avec des enceintes, le micro enregistrerait aussi ce qui sort des haut parleurs, au risque de produire un effet de Larsen).

    Mais vous aurez aussi besoin d'enceintes pour réaliser votre mixage : outre le fait qu'un travail prolongé au casque est fatigant, un mixage ne saurait se faire avec cette seule écoute. Pourquoi? Disons pour faire simple qu'un casque, si bon et si cher soit-il, n'offre qu'un rendu très artificiel de certains aspects du son, comme l'image stéréophonique. Du coup, mixer au casque, c'est risquer bien des déconvenues losrque vous écouterez le résultat de votre travail sur des enceintes.

    Bref, casques et enceintes sont aussi indispensables au Home-Studistes qu'ils sont complémentaire. Reste qu'il y a "casque et casque", enceintes et enceintes.

    Première chose à faire : oubliez le monde de la HI-FI. En effet, le but recherché en HI-FI n'est pas le son le plus neutre possible, mais le plus beau son possible.
    Les enceintes et casques de monitoring, eux, sont conçus pour avoir le rendu le plus "droit" possible, le plus neutre possible.

    Le mixage, quoi que c'est ?

    Comptant parmi les étapes majeures dans la production d'un titre, le mixage est l'opération qui consiste à assembler les pistes des différents instruments, en jouant sur le placement des sons dans l'espace, leur égalisation et leurs volumes. Le but de mixage est d'obtenir une piste stéréo homogène où tous les instruments sont audibles, et qui sera en mesure de rester équilibrée quelque soit le système d'écoute : chaîne hi-fi, baladeur, autoradio, etc.

    Théoriquement, pour mixer de façon correcte, une enceinte de monitoring ne doit favoriser aucune fréquence par rapport à une autre. Cependant, ça, c'est de la théorie. Parce que, que ce soit pour un casque ou pour des enceintes, la recherche du "droit" est un Graal inaccessible ! Vous vous en apercevrez rapidement en faisant des écoutes comparatives : même dans le domaine du monitoring, il y a d'énormes différences de rendu selon les enceintes ou les casques.
    Seulement, la différence avec la HI-FI est en théorie le but recherché. Ainsi, sur une enceinte HI-FI dont la technologie de conception/fabrication rendrait les basses un peu faibles, le fabriquant va s'attacher à les renforcer. Mais ceci va se faire au détriment de la qualité de rendu desdites basses et au détriment d'autres bandes de fréquences. En théorie, sur des enceintes de monitoring, si les basses sont un peu faibles, on met tout au même niveau pour rester dans une rendu "droit".
    Ensuite, il y a la pratique : mieux vaut mixer sur d'excellentes enceintes HI-FI que sur des enceintes de monitoring de mauvaise qualité !

    Il y a quand même un autre point à prendre en compte. Les systèmes HI-FI sont conçus pour diffuser des enregistrements qui ont été masterisés. C'est à dire notamment qu'une égalisation générale a été appliquée et que le son approche sans le dépasser un niveau optimum. Lorsque vous allez travailler sur vos mix, ce ne sera pas le cas du son que vous allez sortir dans vos enceintes. Vous passerez par des basses excessives, des sur-niveaux, des saturations que les systèmes HI-FI n'ont pas été conçus pour encaisser. Prudence donc.

    Casque AKG

    De même qu'on peut à la rigueur couper un fil électrique avec des tenailles pour dépanner, si on est électricien, on investit dans une pince coupante isolante. De même si on peut commencer à s'exercer au mix sur des enceintes HI-FI, si on est musicien, il faut penser à vite investir dans les enceintes adéquates.

    Pour le casque, on peut très bien utiliser un casque HI-FI de qualité correcte pour servir de moniteur au musicien qui enregistre une prise.
    Pour la prise de son et le mixage, par contre un bon casque de studio sera quasiment incontournable. Il va servir notamment :

    • A écouter de façon isolée le son que l'on s'apprête à enregistrer (vous n'avez probablement pas de cabine pour isoler le chanteur ou la guitariste que vous enregistrez)
    • A vérifier chaque piste avec plus de précision, "voir" s'il n'y a pas une petit c…rie qui traîne sur la piste, c…rie qui serait moins audible par les enceintes à cause de l'acoustique ambiante.
    • A écouter différemment votre mix, en complément des enceintes. Parfois à vérifier les basses si vos enceintes sont un peu légères en rendu dans ce domaine.
    • Eventuellement, à bosser "avec du son" aux heures où ça gênerait les voisins ou empêcherait le petit dernier de dormir.

     

    Le stockage

    Reste un dernier maillon à évoquer : le stockage. Disque dur externe, graveur de CD/DVD ou les deux, à vous de voir.

    Les ordinateurs sont aujourd'hui tous livrés avec un graveur CD, voir un graveur DVD pour certains. Vous vous apercevrez qu'à l'usage, un second disque dur (externe, c'est mieux) est bien pratique pour les sauvegardes du travail en cours. Et vu qu'aujourd'hui, le prix au Gigaoctet est équivalent entre CD et DD, vous auriez tort de vous privez.

    Pour éviter tout problème, achetez des medias vierges de qualité et prenez-en un maximum de soin : De récentes expériences ont montré qu'après quelques années seulement, la plupart des CD gravés posaient des problèmes à la lecture...

     

    Connaître les principaux éléments nécessaires à la composition d'un Home Studio informatique, c'est bien. Mais savoir quoi acheter, c'est mieux. Voici donc un petit guide pour vous aider à dépenser vos précieux euros à bon escient.

    Note : Parce qu'il serait vraiment trop indigeste d'évoquer toutes les produits et composants existant sur le marché, il ne s'agira pas ici de rentrer dans le détail des équipements mais de prodiguer quelques bons conseils à ne pas perdre de vue pour ne pas avoir à regretter ses dépenses.

    Exemple de Home Studio informatique.

    Cohérence de la chaîne audio

    La première chose à laquelle vous devez être attentif tient dans la cohérence de votre Home Studio en terme de qualité : A quoi sert d'avoir un méga archi top micro si c'est pour le brancher sur une carte son de base ? A quoi sert d'avoir une carte son avec un son super si on travaille "en aveugle" avec des enceintes pourries ?

    Pensez donc bien, par rapport à votre budget, à établir une chaîne audio cohérente. On a coutume de dire que la faiblesse de tout système est déterminée par son maillon le plus faible.

    C'est partiellement vrai pour le studio et si l'un des éléments de la chaîne est nettement en dessous des autres, c'est la faible qualité de cet élément affaiblira considérablement la qualité de l'ensemble.

     

    Définition des objectifs et du budget

    Pourquoi montez-vous un home-studio ?

    • Vous voulez juste vous faire plaisir à vous enregistrer ?
    • Vous voulez faire vos démos, vos maquettes ?
    • Vous voulez réaliser votre album ?
    • Vous voulez acquérir cette compétence qui vous manque pour avoir une corde de plus à votre arc ?

    Réfléchissez bien à l'usage que vous envisagez et à l'investissement que cela implique. Investissement financier, certes, mais investissement en temps et en sueur aussi.

    On voit souvent des musiciens qui se disent "J'ai déjà un ordinateur. Je n'ai plus qu'à acheter ce qui va autour et je vais pouvoir enregistrer mon album". C'est 9 fois sur 10 une grossière erreur. La prise de son et le mixage sont de vrais métiers et ça ne s'improvise pas. Certes on peut acquérir avec le temps la compétence nécessaire, mais ça n'arrive pas du jour au lendemain et le temps que vous passer à votre formation autodidacte est à déduire de celui passé à faire de la musique, à travailler son instrument, à prospecter des dates ou des prods.

    Si par exemple vous avez besoin d'une démo rapidement et que vous ne connaissez rien à la MAO, peu d'informatique, rien ou presque à la prise de son et au mixage, allez de préférence faire quelques journées de studio. Ça ne vous coûtera pas forcément plus cher pour un résultat qui s'avérera probablement incomparable. C'est un calcul qui peut s'avérer bien plus rentable en plus, parce que votre bonne démo vous ramènera sans doute plus de dates qu'une première démo pourrie. Sans compter tout le temps que vous allez passer rien qu'à résoudre des problèmes techniques.

    Maintenant, si vous voulez votre home-studio pour évoluer sur la durée et pouvoir vous ouvrir d'autres horizons sonores, c'est sans doute une excellente idée !

     

    Etre ou ne pas être home-studiste...

    De quoi ai-je besoin ?

    Réfléchissez bien à l'usage que vous allez faire de votre home-studio. Si vous travaillez seul et que vous allez tout enregistrer piste par piste, il n'est pas nécessaire d'acheter une carte son avec plein d'entrées et sorties.

    Si vous travaillez quasi uniquement avec des synthés et ne ferez qu'occasionnellement des enregistrements de voix ou d'instruments acoustiques, inutile d'investir dans un super micro statique. En cas de besoin, louez-en un pour la journée.

    Bref, prenez bien en compte votre besoin réel. Qui n'est pas le même que celui du voisin. Donc, n'écoutez pas forcément Untel qui vous dit de prendre cette carte son parce que c'est le top de la mort qui tue. Pour lui peut-être, mais est-ce bien le cas pour vous ?


    Pensez à l'avenir

    Vouloir avoir une chaîne audio cohérente ne signifie pas forcément non plus donner la même priorité à tous les éléments. Par exemple, un ordinateur, ça se change ou ça s'upgrade. Les enceintes de monitoring, par contre, vous devriez les garder longtemps parce que vous allez vous y habituer et vous saurez à la longue comment mixer dessus pour que ça sonne bien partout.

    Un parc de micro, ça se construit avec le temps, au fur et à mesure des moyens et des besoins. Pensez donc à investir, pour les premiers, dans des micros qui vous serviront vraiment, mais aussi que vous pourrez conserver longtemps. Un micro se revend mal.

    De même si vous vous équipez d'une console, pensez à ce que vous allez en faire dans l'immédiat, mais aussi à des besoins à venir, notamment pour la qualité et pour le nombre de voies, d'auxiliaires, d'éventuels sous groupes…

     

    Pensez à bien équilibrer vos dépenses...

    La répartition du budget

    Une des difficultés dans la constitution du Home Studio provient du fait que le prix de chaque maillon n'est pas forcément le même. Par exemple plus on monte en gamme pour l'ensemble, moins le poids de l'ordinateur dans l'investissement global est élevé. Entre un ordinateur de base et une bête de course, le rapport de prix est aujourd'hui de 1 à 3 ou 1 à 4 au pire. Pour un micro, on arrive vite, entre la base (correcte) et le top, à des rapports de 1 à 20 ou de 1 à 30 ! De même pour les consoles ou les préamplis.

    La grande question va être quand même : beaucoup de choses ou peu, mais bonnes ? Par exemple pour un même prix, plusieurs micros ou un seul bon ? C'est selon votre usage et vos objectifs. A moins que vous n'ayez une fortune à dépenser, ce sera de toutes façons une affaire de compromis. Le tout étant de faire les bons ;-)

    Maintenant que vous avez votre budget, il va falloir choisir tout pour que ça rentre dans les clous.
    Il est difficile de donner des budgets précis pour chaque maillon. C'est fonction de vos besoin, de vos réflexions. Et puis, on ne peut pas dire simplement "1/5" par élément de la chaîne.

     

    L'ordinateur

    Etes-vous plutôt PC...

    Dans un budget donné, ne vous focalisez pas trop sur l'ordinateur. Vous ne pourrez pas l'utiliser au maximum tout de suite et il y fort à parier que son remplacement, quelques mois ou un an plus tard, coûtera bien moins cher que celui d'un micro. Prenez-le compatible avec la carte son et suffisamment puissant et pourvu en mémoire pour les applications prévues. Inutile de se suréquiper particulièrement dans ce domaine. Préférez upgrader plus tard.

    Pensez tout de même à un bon écran. C'est un point important (cf "environnement"). Pensez aussi au bruit de l'ordinateur. Il faudra soit investir dans des systèmes silencieux (ventilateurs à faible bruit, refroidissement liquide), soit penser à isoler l'unité centrale pour que son bruit, fatigant à la longue, ne vienne pas perturber votre mixage.


    Marque ou pas marque ? Quel intérêt ?

    Le choix d'un ordinateur de marque est un certain gage de qualité. Théoriquement, les machines étant assemblées à des milliers ou des dizaines de milliers d'exemplaires, les composants sont testés pour être bien compatibles entre eux. Dans la pratique, ce n'est pas toujours vrai. Certaines marques ont aussi quelques gros défauts comme la quasi impossibilité d'upgrader (d'augmenter la capacité de la bête), des ajouts personnels de logiciels qui alourdissent inutilement le système, etc…

     

    Enfin, sur un ordinateur "de marque", vous n'avez généralement pas le choix de la config. Il y a une gamme préétablie, point. Or, il vous faudra sans doute un processeur puissant, mais vous n'avez sans doute pas besoin d'acquisition vidéo. Ainsi vous allez payez inutilement des choses dont vous n'avez pas besoin. Sans compter que vous payez la marque, son marketing… et sa hot line, ce qui peut s'avérer bien pratique.

     

    ...ou Mac ?

    Nous n'évoquerons pas ici la question PC ou Mac. C'est un vieux débat qui perdurera sans doute aussi longtemps que les deux mondes existeront. Sachez que chaque choix représente des avantages et des inconvénients. A vous de vous faire votre opinion.

    Le choix d'un petit assembleur présente aussi ses qualités et ses défauts. La première qualité est que vous choisissez ce qu'il y a dans votre machine. Vous ne payez donc que ce dont vous avez besoin. La difficulté est de trouver un assembleur vraiment compétent. Et même comme ça, il existe tellement de "composants" que le meilleur assembleur pourra difficilement prévoir, voire détecter d'éventuelles incompatibilités.

     

    Si vous connaissez rien, il est possible que l'assembleur vous balade en vous disant que vos problèmes viennent d'un virus (ils ont le dos large ces bestioles). Il y en a aussi de très bien chez qui vous trouverez qualité d'assemblage et service. Attention ! Tout se paye.

    Dans tous les cas, si vous n'y connaissez rien à l'informatique, n'assemblez pas votre ordinateur vous même. L'argent gagné sera largement perdu en soucis.

     

    Enfin, dernière remarque : si vous souhaitez faire quelque chose d'un peu pro, n'utilisez votre ordinateur QUE pour la musique. Cela vous permettra de l'optimiser en supprimant tout ce qui n'est pas utile à la musique (et dont la présence consomme inutilement de la puissance) et vous évitera quelques soucis de type incompatibilité d'humeur entre différents périphériques, logiciels…

    Sachez que, d'une façon générale, plus on "charge" un ordi, moins il risque de fonctionner à son rendement maximum.

    Les logiciels

    Ce poste peut vite s'avérer important si vous avez des vues sur les grandes références du marché. On se calme ! Si vous n'avez jamais touché à la MAO, inutile de foncer sur l'achat d'un Cubase, Logic ou Sonar à plusieurs centaines d'euros.

     

    Kristal, un logiciel DtD idéal pour débuter... et gratuit !

    Tournez-vous dans un premier temps vers les freeware et sharewares. Il y en a d'excellents qui permettent de largement se familiariser avec la MAO et de faire déjà pas mal de choses. De même pour les plug ins. Vous saurez ainsi plus tard, avec un peu d'expérience, mieux juger de vos besoins et de vos envies pour bien choisir un "gros" logiciel. Un "petit" logiciel sera de surcroît plus facile et rapide à aborder et à maîtriser qu'une grosse usine à gaz...

     

    N'oubliez pas non plus que les logiciels payants existent à 99,9 % en version démo. De quoi se faire une assez bonne idée avant de braquer une banque ;-)

     

     

     

     

     

     

    Préamp, tranche ou console ?

    Encore une fois, question de besoin. Voyons un constat simple. Une console a plus de fonctions qu'un préamp ou une tranche de console. Donc elle coûte plus cher à fabriquer. Si pour un même budget, vous prenez quelque chose qui a beaucoup moins de fonctions, vous risquez fort d'avoir… une bien meilleure qualité.

     

    Si vous avez besoin de pas mal d'entrées simultanées, le choix d'une console s'impose. Si vous n'allez travailler qu'avec un ou deux micros en même temps, un préampli ou une tranche de console est un choix bien plus judicieux.

    Console de mixage...

    Cependant, la console offre d'autres avantages, notamment en terme de confort de travail. Ainsi, la possibilité de brancher tous ses instruments sur la console, mais aussi les sorties de la carte son. Vous avez ainsi tous les réglages sous la main et pas besoin de régulièrement brancher / débrancher des câbles. Argument non négligeable, n'est-ce pas ?

     

    Donc, si votre priorité est la qualité audio : préamp(s) ou tranche(s) de console.

    Si votre priorité est le confort de travail, optez pour la console.

     

    La console offre en outre l'avantage de pouvoir mixer ce que sort de l'ordi (enregistrements ou instruments virtuels) avec vos autres instruments pour envoyer tout ça vers le casque et les enceintes. Bien agréable lorsqu'on joue live, pour répéter ou pour composer.

     

    Quelle que soit l'option que vous choisirez, il y a de fortes chances pour que vous vous équipiez de l'autre par la suite. Le tout est de décider par où commercer.

    ...ou préampli ?

     

    Les enceintes de monitoring

    Voilà une des choses qu'il est difficile d'acheter si vous n'avez pas l'habitude de bons systèmes d'écoute. En effet, on peut considérer que l'oreille est "étalonnée" en fonction de la qualité qu'elle a l'habitude d'entendre. Moralité, chaque chose qui sonne mieux vous semblera super, ce qui ne vous empêchera pas de vous retrouver déçu ou limité plus tard. Voici donc quelques conseils pour vous donner la chance de faire le meilleur choix :

     

    Bloquez votre budget

    Lorsqu'on commence à écouter pas mal d'enceintes de monitoring, on s'aperçoit vite de grands écarts de qualité, mais aussi de prix. La tentation peut vite venir de sur investir. Pourquoi pas à condition que vous sachiez ce que vous faites. Après tout, ces enceintes vont vous suivre des années tandis que le reste évoluera. Mais il y a aussi un risque d'escalade mal venue qui assècherait votre budget pour le reste de l'équipement. Le mieux est donc de se donner un budget et d'éviter de trop en bouger.

    Les enceintes de monitoring doivent être choisies avec beaucoup de soin.

    De même, s'il est intéressant d'écouter quelques enceintes dont le prix est largement supérieur à votre budget pour "se faire une idée", n'en écoutez pas trop : toutes celles qui sont en dessous risquent ensuite de vous sembler mauvaises alors qu'elles ne le sont pas forcément, mais juste moins bonnes ;-)

     

    Faites vous accompagner par une ou deux personnes

    Si vous connaissez quelqu'un qui a une bonne oreille, un peu l'habitude d'écoutes de qualité, c'est l'idéal s'il sait rester à votre niveau et ne pas dénigrer systématiquement tout ce qui est dans votre budget. A défaut, quiconque de vos connaissances avec un minimum d'oreille est le bienvenu. Il peut être intéressant qu'il(s) n'ai(en)t pas tout à fait les même goût musicaux que vous. Même si vous n'êtes pas d'accord, ses/leurs remarques vous aideront à prendre du recul par rapport à ce que vous écoutez. A deux ou trois personnes, on entend plus de choses que seul.

    Pensez à votre façon de travailler.

    Si vous avez tendance à mettre trop de reverb, évitez des enceintes qui atténuent celle-ci. Si vous avez tendance à être léger sur les basses, évitez les modèles qui "poussent" les basses. Et inversement, d'ailleurs.

     

    Les discours des vendeurs

    Ne vous laissez pas impressionner par les discours de vendeurs genre "tout le monde travaille avec ça", y'a ça dans tous les studios, c'est une référence, etc.

    En fait, la plupart du temps, quand ils disent "y'a ça dans tous les studios", il parlent de la marque, pas forcément du modèle. Entre le premier prix d'une marque et son modèle pour studio pro, il peut y avoir des écarts énormes et une "référence de studio" ne sera pas forcément la meilleure dans l'entrée de gamme. En plus, les vendeurs ne s'y connaissent pas forcément. Leur boulot est de vendre et ce sont rarement des home-studistes.

    Ils ont aussi généralement tendance à vous faire l'article sur ce qui a bonne réputation. Oui, mais des réputations peuvent être usurpées ou ne pas correspondre à vos goûts ou besoin.
    Il cherchent souvent à vendre ce qu'ils ont en stock et non ce dont vous auriez besoin
    Enfin, leur rôle est de faire un maximum de chiffre.

    Ce n'est pas de l'arnaque ni quoi que ce soit. Ils font juste leur métier. Ne confondez simplement pas un commerçant avec un ingénieur du son ou un musicien pro. Ceci dit, certains sont d'excellents conseils et, cherchant une clientèle fidélisée, cherchent à vous servir au mieux de vos intérêts. De tels vendeurs sont précieux et il est bon de les faire travailler prioritairement, même au prix d'un tarif un petit peu plus élevé.

    Préparez-vous un CD

    Dans la plupart des cas, sur les lieux d'écoute, le lecteur de CD ne sera pas à l'emplacement optimal pour écouter les enceintes. Vous risquez donc des aller-retours vite gênants pour changer de CD, passer d'une plage à l'autre, etc. L'idéal est de se faire un CD avec des extraits de quelques dizaines de secondes de morceaux que vous connaissez bien et avez l'habitude d'écouter. Prenez dans ces morceaux les parties les plus marquantes. Choissez si possible des morceaux de styles très différents, comportant des instruments très différents et avec des productions différentes et d'époques différentes.

     

    Mettez aussi quelques morceaux entiers qui peuvent comporter des éléments très révélateurs (par exemple, un duo piano/contrebasse, un morceau de guitare classique ou un remix bien péchu).


    Enfin, si vous avez déjà enregistré et mixé de vos morceaux, quel que soit le moyen, mettez-en un ou deux sur le CD pour voir comment ils "sortent"

    Organisez l'écoute.

     

    Ecouter différentes enceintes dans différents lieux à des jours d'intervalles n'est pas la meilleure solution. L'idéal serait de pouvoir écouter toutes les enceintes de votre gamme de prix dans un même lieu au même moment. Certains magasins permettent en partie ceci avec des "murs d'enceintes" où l'on peut passer immédiatement d'un modèle à l'autre. C'est malheureusement trop rare. Essayez donc de regrouper votre tour d'horizon sur une ou deux journées consécutives. Prenez rendez-vous avec vos potes volontaires et allez faire le tour des boutiques.

     

    Comment écouter ?

    Il y a quelques critères qui aident à déterminer la qualité d'une enceinte :

    • L'équilibre des fréquences : tout le spectre doit être rendu de façon la plus équilibrée possible. La courbe de fréquences doit vous sembler la plus plate possible. S'il vous semble y avoir un trou et/ou une bosse sur certaines fréquences, allez voir plus loin.
    • Le rendu des timbres : si vous n'arrivez à différencier une contrebasse d'une basse, allez voir plus loin ! De même, sur une guitare acoustique en solo, vous devez entendre la caisse de résonance et les harmoniques. Les rendus des cuivres et des bois (clarinette par exemple) sont aussi un bon indicateur.
    • L'image stéréo : vous devez ressentir le placement des instruments dans l'espace. non seulement latéralement (droite/gauche), mais aussi en profondeur (loin/proche)
    • La vie des reverb : vous vous apercevrez que selon les enceintes, il y aura plus ou moins de reverb dans les morceaux. Manque comme excès ne sont pas très bons signes.

    Faites jouer votre goût

    S'il y a de bonnes et de mauvaises enceintes de monitoring (comme pour tout produit), dans une même gamme et un rapport qualité/prix proche, votre goût jouera beaucoup. N'achetez pas des enceintes qui vous semblent "criardes" ou au contraire trop "rondes"

     

    L'ampli : lampe ou transistor ?

    On parle souvent des amplis a lampe comme la panacée en terme de qualité sonore. C'est effectivement bien souvent le cas…. Pour le matériel a plus de 1500 € !!

    Une des " modes " du moment de la part des fabricants (car oui, lui aussi, le milieu pourtant très fermé de la MAO est victime d'effets de mode) est d'inclure systématiquement des lampes dans leur matériel (préamplis, compresseurs, voire micros etc.) afin de leur donner un petit air " vintage ". Un véritable produit " à lampe " intègrera lesdites lampes sur l'intégralité du trajet du signal, tout en alimentant ces lampes avec un voltage assurant leur rendement maximum (aux environs de 280 Volts). C'est cette combinaison de facteurs qui assurera un vrai son " à lampe ". Trop souvent, les produits d'entrée de gamme intègrent des lampes alimentées en 9V ou 12V, et pas forcément sur l'intégralité du flux audio dans l'appareil (généralement uniquement en sortie). Ca n'est pas forcément une mauvaise chose, mais la lampe se contentera d'apporter une " couleur " particulière au son, sans lui apporter la dynamique et la chaleur d'un véritable appareil a lampe, et le son d'un appareil tout transistor mais bien étudié, à prix équivalent, à toutes les chances de sonner au moins aussi bien, voir mieux dans bien des cas.

     

     

    Les câbles, les accessoires

    Ne négligez pas la qualité des câblages

    C'est le truc auquel on ne pense généralement pas. Pourtant, un bon câblage est essentiel. On voit parfois de bons instruments, de bons micros branchés avec des câbles de m…

    Entre un câble de base et un bon câble, il peut y avoir une différence de signal du simple au double. Pensez-y. La qualité du câble conducteur, mais aussi des prises pour que les contacts se fassent bien.

     

    Et puis il y a tous les accessoires. Comme par exemple les pieds de micro. La différence de confort d'utilisation entre un pied de micro de… base et un bon pied se ressent vite dès que l'usage du studio est un peu régulier.

     

    Symétrique ou asymétrique ?
    Attention : en audio, il existe deux types de liaisons. Les liaisons symétriques (câbles XLR ou câbles "stéréo" (TRS) pour passer un signal mono) et asymétriques (câbles instruments mono). Cette question des liaisons est importante et de mauvais branchement peuvent nuire considérablement à la qualité du son. Voyez dans les forums AF, il existe pas mal de sujet à ce thème.

    De même, pensez à la disposition de votre matériel. Comment tout placer pour une bonne ergonomie ? Où placer mes enceintes pour que l'écoute soit optimum ? Faut-il prévoir du mobilier supplémentaire ? Des stands ?

     

    Pensez que le travail de mixage est souvent long et qu'une bonne chaise ou un bon fauteuil peut le faire passer du désagréable/exténuant/douloureux à un vrai plaisir ! Sans compter la sauvegarde de votre dos.

     

    L'environnement

    Vous voulez enregistrer un album. Pas une démo ou une maquette, mais un beau vrai album avec un son pro. Et vous allez faire ça dans votre cuisine ?

    Pensez à une pièce agréable, mais surtout à l'acoustique adaptée. Au besoin, réalisez quelques traitements acoustiques. Une simple plaque de mousse collé au milieu d'un mur peut considérablement changer l'acoustique de votre pièce. Le principe de base est simple, avoir un minimum de surfaces réfléchissantes (certains types de peintures, papier peint plastique, plâtre, etc.) et " casser " les parallélismes entre les murs et entre le plafond et le sol, afin d'éviter que les ondes sonores se réfléchissent de manière directe.

     

    Il faut aussi qu'il y ait aussi peu de bruits ambiants que possible. On a parlé de l'ordinateur, mais effectuer un mixage dans une pièce donnant sur une rue bruyante est aussi une aberration. Outre les volets, de lourds rideaux ou des couvertures peuvent apporter une excellente isolation.

     

    Pensez aussi à la question de l'éclairage. Le travail sur écran n'est pas de tout repos pour la vue. Et les logiciels audio sont plein de détails, boutons, potards qui sollicitent fortement celle-ci. N'empirez pas les choses avec des éclairages inadaptés. Evitez les reflets sur l'écran, surtout de fenêtres ! Mais ne mettez pas non plus vitre écran devant une fenêtre exposée au soleil : vous vous retrouveriez à travailler à contre-jour et c'est épuisant.

     

    Pensez aussi à l'électricité. Un frigo ou un convecteur sur la même ligne électrique que votre console peut envoyer des plops et autres bruits mal venus dans celle-ci. Il faudra sûrement des multiprises. Evitez les trucs à 5 euros? Prenez-en de bonnes, si possible avec protection contre les surtensions et la foudre !

     

    Neuf ou occasion?

    Il y a des gens qui ne veulent que du matériel neuf. D'autres qui sont à l'affût de la "bonne occase" et n'achètent pas autrement. Dans une config de home-studio certains choses peuvent être très très intéressante d'occase et d'autres catastrophiques.

    On évitera les micros d'occasion...

    A éviter : micro et enceintes de monitoring.

     

    Le micro parce qu'il peut avoir pris une ou des gamelles. Si c'est un statique, ça peut être catastrophique pour sa courbe de réponse. Vous risquez de vous retrouver avec un Neumann au prix d'un micro d'entrée de gamme, mais sonnant moins bien qu'un micro d'entrée de gamme ! Bon, j'exagère, mais gaffe quand même. Pensez aussi que la réparation d'un micro coûteux est… coûteuse !

     

    Les enceintes parce qu'on ne sait pas à quel régime elles ont été soumises : forts niveaux ? usage intensif ? De plus, il est difficile de déterminer l'âge d'enceintes. Pourtant, ça vieillit.


    Et puis des enceintes, ça se rode et à la longue, elles prennent une coloration selon le style de musique auquel elles ont été soumises. Et si ce n'est pas le votre ?

     

    Conclusion : on peut se permettre d'acheter enceintes ou micros d'occase, mais uniquement à des connaissances de confiance.

     

    Bon plan : console, préampli, tranche de console

    Ces appareils, s'ils vieillissent évidemment, s'usent peu s'ils sont bien traités (studio non fumeur, atmosphère saine,..) Le test simple est de vérifier l'absence de craquement sur tous les potards et slider. C'est l'occasion de toucher, pour le prix que vous auriez mis dans du neuf, quelque chose de 2 fois mieux.

     

    A noter que ces appareils comportent souvent des lampes. Or les lampes sont des pièces d'usure dont la durée de vie est de toutes façons limitée et qu'il faut donc changer toutes les x heures d'utilisation. Prévoyez la dépense, qui viendra plus ou moins vite, mais n'est de toutes façons pas énorme.

     

    Un ordinateur d'occasion peut se monnayer à bon prix...

    Très bon plan : ordinateur, carte son.

    Pour l'un comme pour l'autre, pas de soucis d'usure (à moins pour l'ordinateur, d'acheter une antiquité). Par contre, c'est du matériel dont le prix décote à vitesse grand V. Des fous de matos se jettent sur tout ce qui est nouveau et revendent l'ancien qui n'a souvent que quelques mois pour une bouchée de pain.

     

    A vous de saisir la bonne occase qui vous fera, soit économiser des pépettes, soit obtenir meilleur que ce que vous auriez pu vous offrir en neuf. Attention à deux points cependant :

    • Pour la carte son, la cote est facile à vérifier, qu'elle soit encore commercialisée ou qu'un ne la trouve plus que d'occase. Vérifier cependant le constructeur continue à fournir des mises à jour de drivers. Si ce n'est pas le cas, ne tournez pas le dos pour autant, mais sachez que votre système informatique sera figé dans son évolution jusqu'au changement de carte. Et vérifiez bien les systèmes compatibles.
    • Pour l'ordinateur, il est nécessaire d'avoir en tête les prix du neuf , des références d'occasions et les prix des composants (mémoire, disque dur). On trouve en effet tout et n'importe quoi dans les annonces et proposent des ordinateurs qui ont un an à 30% ou 40 % de moins que leur prix d'achat…sauf que ça correspond aujourd'hui au prix du neuf pour la même chose ou mieux ! On trouve aussi de très bonnes affaires, à condition de faire attention et de contrôler les prix. Avec un ordinateur, peu de risques de problème. S'il démarre et que le système se lance, c'est que ça marche. Faites quand même attention aux histoires de compatibilité ordinateur/carte, surtout pour les ordinateurs portables ou les cartes mères à base de chipset VIA.

  • Commentaires

    1
    Mardi 30 Septembre 2014 à 16:45

    EXCELLENT ce sujet!!!!! Bravo et merci! plein de choses super intéressantes! à lire sans modération!!

    Amitiés.

     

    2
    Mardi 30 Septembre 2014 à 16:52

    Oui Mystério , j'ai pensé que ça pouvait être utile pour nous tous un sujet comme celui ci ! Aussi bien pour les débutant que les moins débutant !

     

    3
    Mardi 30 Septembre 2014 à 19:20

    Bonsoir Fred merci pour tous tes partages excellent c'est vrai qu'il y a beaucoup de choses intéressantes   

     domino10  cool

    4
    musikal
    Jeudi 26 Février 2015 à 09:36

    Oui super bien expliqué, pleins de choses interressantes, ça va bien me servir ;-)

    mais j'ai pas trouvé ce que je cherche, à savoir comment brancher le tyros 4 sur pc ou carte son externe lexicon lambda, de façon a ce que, quand je suis sur cubase5 je puisse enregistrer en midi et ecouter les sons aussi bien sur la carte son lexicon que sur le tyros, 

    je vais continuer à chercher...

    Bizzz

    Musikal

    5
    Jeudi 26 Février 2015 à 09:40

    Salut Marion,

    Rassure toi: on a ici un tas d'experts qui se feront une joie de t'apporter toute l'aide dont tu auras besoin ;)

    Amitiés.

    Mysterio.

    6
    Vendredi 9 Octobre 2015 à 06:46

    BJR et merci infiniment pour ce tuto très complet. Si j'avais su avant.... Bref, pour ma part j'ai laissé tomber Cubase et pour le moment je me contente de reprendre avec le freeware. Fabriquer des karaokés ce sera pour plus tard. Pas le temps à y consacrer.

    Merci infiniment pour ce tuto très complet.

    Bien cordialement.

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